Notre lettre 1235 publiée le 11 juillet 2025
DIOCÈSE DE FRÉJUS-TOULON
MGR TOUVET LE MAL AIMÉ
Le 4 juillet dernier, Mgr Touvet, en voyage à Rome, a été reçu en audience privée par le pape Léon XIV. Le communiqué officiel du Vatican ne donne pas plus de détail, sinon les éloges d’usage. Ce dernier connaissait le cardinal Prevost, alors qu'il était coadjuteur de Fréjus-Toulon. Ses plaintes auprès de lui au sujet de la situation de cohabitation à laquelle il était contraint auraient conduit le futur pape à demander à l'évêque en titre de Fréjus-Toulon par écrit, puis par oral, de quitter ses fonctions.
« Et Mgr Rey n'aurait jamais dû partir. Objectivement, Mgr Touvet est une catastrophe », analyse un laïc engagé dans le diocèse. « C'était déjà assez visible quand il était coadjuteur, il piaffait d'impatience d'être le seul maître à bord, mais depuis que Mgr Rey est à Paris, Touvet fait franchement n'importe quoi ».
« Touvet n'écoute personne »
Un autre laïc résume : « c'est simple, Touvet n'écoute personne. C'est assez visible avec le pèlerinage Nosto Fe, où il a essayé d'imposer la nouvelle messe pour la messe de clôture à saint Maximin – qui est un pèlerinage de Tradition à la base, n'a pas réussi, et en plus de leur refuser la basilique veut maintenant interdire aux prêtres diocésains d'y aller. Des prêtres ont essayé de lui faire comprendre que ça serait perdre tout contrôle, mais rien n'y fait. Touvet a décidé, et si le bon sens est contre, alors le bon sens n'a plus qu'à obéir. Le problème c'est que ça commence sévèrement à coincer ».
Du reste, si le bon sens est coupable pour le nouvel épiscope de Fréjus-Toulon, il passe aussi son temps à se plaindre de son prédécesseur. Y compris lors des homélies le 28 juin dernier, ce qui n'a pas vraiment été apprécié – des assistants à la cérémonie l'ont quittée juste après l'homélie. « On en est quand même au point où on aimerait que quelqu'un fasse comprendre à Touvet, en criant fort s'il le faut, qu'il va trop loin, qu'il fait et dit n'importe quoi, qu'il insulte la mémoire de son prédécesseur, qu'il dégoûte les vocations et les prêtres en place, qu'il n'entend rien, et qu'on est dans une situation de blocage totale – puisqu'il ne nous entend pas, nous ses prêtres ».
« Mgr Touvet est un homme méchant »
Pendant que le pèlerinage Nosto Fe préfère bien faire et laisser braire – il a commencé à envoyer des lettres d'invitation aux prêtres du diocèse, les langues se délient dans son diocèse. « Mgr Touvet est un homme méchant. C'est quelqu'un qui déteste absolument tout ce qui est traditionnel, qui est très autoritaire, qui essaie par tous les moyens d'interdire la messe traditionnelle aux nouveaux ordinands – y compris par des moyens que le droit de l'Eglise réprouve », relève un autre des prêtres du diocèse. « Et comme il passe son temps à faire des coups de menton, des gestes d'autorité, sans l'avoir, il n'arrive à rien et donc il passe son temps à se plaindre, de ses prêtres, de son diocèse, de son prédécesseur – tout le monde est coupable dans sa situation, sauf lui ».
Un liseur du Forum Catholique en parle aussi : « il ne comprend pas que le diocèse de Toulon ne se transforme pas en un diocèse de Châlons suivant ses injonctions. Il considère qu'il a trop de prêtres et qu'il lui faut réduire la voilure. Cette incompréhension mutuelle entre l'évêque et ses prêtres s'est envenimée, impliquant les fidèles. Beaucoup qui jouaient la fidélité au pouvoir épiscopal sont outrés de la façon dont il a tranché, de ses plaintes étranges lors des ordinations et du renvoi de prêtres étrangers pourtant adoptés avec bonheur par les paroissiens (ex. les prêtres argentins d'Ollioules biritualistes qui ont multiplié par deux l'assistance dominicale, sommés de suivre la voie de la remigration […] les échauffements sont très vifs avec les prêtres et fidèles [du rite] ordinaire. Avec son style cassant et autoritaire, Mgr Touvet a réussi à se faire rejeter par ses ouailles en un temps record ».
Après avoir donné l'ordre oral (!) aux nouveaux ordinands de ne jamais célébrer la messe traditionnelle, ni chez lui, ni ailleurs – hors de tout cadre canonique – Mgr Touvet aura essayé de leur faire signer une déclaration d'engagement. La manœuvre étant éventée, ils ont refusé de signer, et il a dû la retirer – une fois de plus, ce type d'initiative piétine complètement le droit de l'Eglise.
Quant au séminaire, « tout est fait pour le planter. Il reste 23 séminaristes, l'an dernier Mgr Touvet a refusé plusieurs entrées parce qu'ils n'étaient pas du Var, cette année idem – il y en a un qui est passé entre les gouttes et qui entre en propédeutique à Aix, car ses parents étaient militaires et ils étaient dans le Var quand il est né. C'est complètement grotesque ».
Et pourtant, hier, Touvet, hier, un défenseur du sacerdoce
Quand il était à Châlons-en-Champagne, en 8 ans, Mgr Touvet n'a ordonné qu'un seul prêtre, l'abbé David Bonnetain, vocation tardive, à 41 ans, le 8 janvier 2022. A l'époque Mgr Touvet ne se plaignait pas du séminaire de Toulon, de sa formation ou de Mgr Rey puisque l'abbé Bonnetain y avait été formé et avait été ordonné diacre, avant d'avoir un conflit avec le recteur de l'époque, opposant de Mgr Rey, qui a bloqué son ordination.
Dans son homélie lors de l'ordination de l'abbé Bonnetain, Mgr Touvet s'en prenait à « l'épouvantail du cléricalisme, facile à agiter en ce moment au point de faire de tout clerc un homme dont il faudrait se méfier. Non, non et non, ça suffit ! ». Et il dressait des louanges aux « chers frères prêtres » : « vous avez ici tout mon soutien et je vous redis mes encouragements. Notre ministère est beau et grand, et nous y serons fidèles jusqu'au bout ! », avant de lire des extraits du décret du Concile Vatican II Presbyterorum Ordinis.
Et de continuer : « voilà la clé du sacrement de l'Ordre. Agir au nom du Christ. Tout ça, oui, et rien de moins. […] L'ordination ne fait pas de lui un surhomme, ni un petit chef autoritaire qui fait tout partout et tout de suite, ni un fonctionnaire du culte qui assure le minimum et attend qu'on vienne à lui, mais un serviteur passionné dont la vie est enracinée dans la prière, un pasteur qui guide et enseigne avec charité et délicatesse, un prophète de l'espérance, un prêtre qui se donne en sacrifice et qui pardonne, un homme de communion et de miséricorde ».
Ce sermon a été prononcé il y a trois an et demi. On ne saurait mieux dire. Pourquoi ne pas le faire ?