Annexe lettre 424

• Depuis quatre jours je demeure dans l‘émerveillement de la bienveillance pontificale manifestée par le Motu proprio et la Lettre aux évêques. Émerveillement inexprimable autrement que par l‘éternel Te Deum que nous avons chanté dimanche au Barroux.

• Avec la bienveillance tout devient possible et vivable, même les désaccords. Avec la malveillance tout est fragilisé, tout est contaminé, même les accords éventuels.

• C’est une respiration de l‘âme. La merveilleuse bienveillance du pape Benoît XVI se respire à chacune de ses phrases. À travers les mots, qui ont aussi leur valeur précise, on se sent happé par une inspiration qui parle directement au cœur, comme un sourire. Et pour les distraits qui seraient passés à côté de cette bienveillance merveilleuse, la voici éclairée, mise en relief, rehaussée par le violent contraste que s’obstine à lui faire la malveillance épiscopale.

• Bienveillance, malveillance, je ne parle évidemment pas du secret des consciences, que nous ne pouvons connaître et encore moins juger. Je parle des signes extérieurs. La vocation et la fonction des évêques les disposent à exercer visiblement une paternelle bienveillance, mais souvent elle reste enfouie on ne sait où, et ce que l’on reçoit en pleine figure, ce sont des signes extérieurs non équivoques de mépris, de malveillance, on dirait de haine, en tout cas de détestation, et de morne incompréhension. Il en va de même pour la bienveillance. Les paroles peuvent la dire, à travers elles les actes le prouvent, ils sont des signes extérieurs plus ou moins consistants, et d’une densité objective effectivement constatable. Ces signes extérieurs ont une présence, une portée spirituelles. Pour être les champions de la malveillance systématique à l‘égard de la messe traditionnelle et de ses fidèles, il y eut longtemps la quasi-unanimité de l‘épiscopat français. Et même, fort explicite de 1970 à 1978, celle d’un pontife. C’est en 1978, on le comprend mieux maintenant, que l’hostilité a subrepticement commencé à décroître. En cela 1978 est une date historique. Mais le 7 juillet 2007 l’est plus encore, car la bienveillance retrouvée s’est manifestée avec l‘éclat d’un miracle.

• Depuis trente-sept ans, toute une génération de catholiques militants, membres religieux ou laïcs de l’Église militante (une génération élargie de 7 à 97 ans), a subi sans céder, a ouvertement contesté l’interdiction arbitraire de la messe traditionnelle. Nous pensons à nos morts : le cardinal Ottaviani, le P. Calmel, l’abbé Raymond Dulac, Mgr Renato Pozzi, Mgr Lefebvre, le P. Guérard. Et parmi les laïcs : Cristina Campo, Luce Quenette, Louis Salleron, Eric de Saventhem. La bienveillance pontificale est pour eux comme un souffle léger qui vient doucement apporter la paix sur leurs tombeaux. Où ils sont maintenant, ils n’en ont plus besoin. Mais c’est leur mémoire parmi nous qui s’en trouve apaisée et relevée.

• Dans le rayonnement de la bienveillance pontificale, Jeanne Smits, Rémy Fontaine, Jacques Trémolet de Villers ont immédiatement dit dans ce journal, et bien dit, à quelles graves et joyeuses réflexions incitent les dispositifs précis du Motu proprio. Il en est d’autres encore. À demain.

Jean Madiran
Présent du 12 juillet 2007

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