Notre lettre 1266 publiée le 4 septembre 2025

SCOUTS ET GUIDES DE FRANCE

SONT-ILS ENCORE DES MOUVEMENTS CATHOLIQUES ?

L'élection le 14 juin 2025 d'une élue de gauche militant pour les droits LGBT et l'avortement à la tête des Scouts et Guides de France a montré de façon éclatante la dérive du mouvement de jeunesse, dont on se demande s'il est encore chrétien. Comme pour la grenouille plongée brutalement dans une casserole d'eau chaude, l'élection – bien que avalisée par 22 des 24 membres du conseil d'administration – n'a pas pris, et l'intruse a du démissionner le 6 août dernier, « en colère » après avoir été « attaquée de toutes parts ».

Donc sans aucune prise de conscience du problème, ou tout simplement du fait que la colère est un des sept péchés capitaux. Problème relevé par Boulevard Voltaire le 7 août dernier, avec justesse : « ce ne sont pas des ''attaques homophobes'' qui interrogent, mais bien l'aveuglement à vouloir faire porter au mouvement catholique les couleurs d'un progressisme politique largement incompatible avec ses fondements ».

Le fait que l'ex-présidente reste au conseil d'administration et les dérives écolo-bobos-gauchistes du jamboree des 24-28 juillet derniers – le grand rassemblement une fois tous les quatre ans des SGDF à Jambville, dans le parc de leur domaine national – fin juillet – montrent que rien n'est réglé et le mal est profond.

Les engagements LGBT et pro-avortement de la nouvelle présidente passés sous silence par les Scouts et guides de France

Les SGDF ont pourtant bien tenté de passer sous silence ses engagements LGBT et contraires à l'éthique catholique, en présentant le parcours de la nouvelle présidente et en citant ses propos sur l'évangile : « Marine Rosset a 39 ans et a démarré sa vie professionnelle comme enseignante en Seine Saint-Denis (93). Elle travaille toujours aujourd’hui dans ce département sur des sujets d’éducation, de jeunesse et de patrimoine. Elle est élue locale à Paris. Marine a également un long parcours de guide et de cheftaine dans le mouvement, elle est élue administratrice en 2019 et devient vice-présidente en 2022....

En tant que présidente, Marine Rosset sera guidée dans son nouveau mandat par trois convictions : “D’abord, la foi. Le mouvement Scouts et Guides de France, né de l’élan de l’Évangile, demeure un terrain unique pour vivre la spiritualité au quotidien, dans la simplicité d’un camp. Notre tente est large, et à ce titre, notre mouvement est précieux dans l’Église. Mouvement d’éducation, nous sommes à l’écoute de la société et de la jeunesse. L’accueil de toutes et tous est une exigence commune et une joie dans le scoutisme ».

Se souviennent-ils encore de l'article 10 de la Loi scoute? « Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes ». Visiblement non, sinon ils n'auraient pas tenté de cacher une partie de la personnalité de leur nouvelle présidente.

Marine Rosset « milite en politique pour protéger les homosexuels et le droit à avorter » : malaise général

Cependant internet n'oublie rien et ses prises de parole – notamment lors de ses candidatures politiques – brisent le storytelling des Scouts et guides de France. Comme l'indique Riposte Catholique, « en 2022, elle était candidate aux élections législatives au titre de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES). Suppléante d’Axel Kahn en 2012, elle a été candidate aux élections législatives de 2017, elle est conseillère municipale socialiste dans le 5ème arrondissement de Paris depuis 2020.

Dans un portrait publié en 2024, on apprend qu’elle vit une relation homosexuelle, qu’elle a un enfant dont on ignore si c’est le sien, et qu’elle milite en politique pour protéger « les droits des femmes, des homosexuels, le droit à avorter », mis en péril par « la peste brune » du Rassemblement national. […] Émue, devant la foule unie de militants, l’ancienne professeure se livre : « le retour en campagne a été plus rapide que prévu. J’ai un enfant qui a un an et demi, et un seul pantalon qui me va. Cet enfant a deux mères. Dans des pays déjà dirigés par l’extrême-droite, comme l’Italie, notre famille n’existerait pas ».

Le résultat est immédiat – même le Monde signale le « malaise » des catholiques de gauche face à cette nomination. Et ce jusqu'à «  l’aumônier général des Scouts et guides de France, l’abbé Xavier de Verchère, salésien de Don Bosco, qui ne vote pas, a lui aussi ouvertement exprimé son désaccord, lisant devant le conseil d’administration un message dans lequel il expliquait ne pas pouvoir s’associer à ce choix, même s’il allait être aux côtés de celle qui a été élue ».

Le jamboree, de l'écologie, de la politique, mais quelle place pour la Foi ?

Pourtant, le mouvement des SGDF s'accroche à sa décision, et le jamboree – le grand rassemblement une fois tous les quatre ans des scouts au domaine de Jambville est l'occasion d'une communication accrue et d'une opération de sauvetage de la nouvelle présidente visiblement adoubée par le monde, faute d'être fidèle à la volonté de Dieu.

Même le Pape Léon XIV félicite les jeunes rassemblés – dont le nombre fluctue selon les publications, 20.000 selon les uns, 17.000 selon d'autres. Son adresse coincide avec les dix ans de l'encyclique Laudato Si :

« Vous avez décidé de vous rencontrer et de réfléchir à un monde plus juste et durable, en échos aux clameurs qui montent de la terre. Je me réjouis de cette belle initiative car vous voulez être acteurs et actrices du changement, en mettant le scoutisme au service des enjeux climatiques. En vivant un temps fort et collectif de jeux, de discussions et de réflexions autour des questions sociales et écologiques, vous voulez apporter votre contribution à la protection de l’environnement et renforcer votre engagement au service du Bien commun.

Aujourd’hui, nous sommes invités à écouter avec attention le cri de la création. Cette urgence s’impose à tout le genre humain, à qui Dieu a confié son oeuvre. Notre conscience est fortement interpellée devant les ravages de l’environnement de plus en plus graves qui se produisent. Face à la pollution et au changement climatique, à la perte de la biodiversité, à la détérioration de la vie et de la dégradation sociale, aux inégalités au niveau mondial, au manque d’eau potable et d’accès à l’énergie pour de nombreuses populations, une éducation écologique s’impose à tous pour inverser l’ordre des choses.

Vous êtes jeunes, vous êtes pleins d’idées et d’enthousiasme. Vous voulez conquérir le monde non pas pour l’assujettir, mais pour servir la vie qui vient de Dieu. L’humilité, l’esprit de service et une relation profonde avec le Christ vous permettent d’enraciner en vous les valeurs chrétiennes. Seule la conversion intérieure rend possible le changement d’habitudes et de mentalités, qui se traduit par une nouvelle manière de vivre en communion avec l’environnement. Et vous les scouts, vous êtes habitués à vivre dans la nature, à fabriquer des objets, à vous orienter et à créer des jeux et des veillées; ce qui vous amène à traiter la création avec respect »

 Seulement, si le Pape se souvient des origines religieuses du scoutisme catholique et cite dans son adresse le « Bien Commun », la « relation profonde avec le Christ » et la « conversion intérieure », les nombreux articles des médias mainstream sur le jamboree, détaillant l'organisation, les jeux, les thématiques mises en avant ne parlent presque pas de Foi ou de religion.

Quant au nom, il rappelait vraiment le pontificat précédent, comme le précise Aleteia : « Clameurs !, le nom choisi pour l’événement, en référence à la "clameur de la terre" et à la "clameur des plus pauvres" chères au pape François ».

Ainsi, France 24 cite des cadres qui affirment que « le scoutisme est un bon moyen pour apprendre la vie en collectivité » ou que « certaines valeurs sont anciennes mais on essaie vraiment d'être plus modernes. On est mixtes, on essaie de se répartir également les tâches ». La déléguée générale du mouvement donne les raisons pour lesquelles les parents inscrivent leurs enfants dans les SGDF : « les parents inscrivent leurs enfants pour les activités dehors, entre jeunes mais avec des personnes de confiance, qui les font grandir... Les Scouts et Guides de France sont reconnus aussi pour leurs valeurs de solidarité, de partage, d'autonomie ».

S'agirait il des Pionniers communistes ? Ou d'un mouvement de jeunesse écolo ? Sur France Inter, on loue «  l'écologie chez les scouts, ça commence autour du feu. Au menu, un burger végétarien pour un repas bas carbone. Aucun plastique à usage unique n'est utilisé et les fours tournent à l'énergie solaire […] Au programme de ce rassemblement, forums de discussions sur l'écologie, expéditions dans la nature, maîtrise de l'empreinte carbone, célébration samedi et rencontres avec de "grands témoins" ».

La presse mainstream n'oublie pas de défendre la nouvelle présidente, qui ne serait critiquée que par un quarteron d'extrémistes, comme d'habitude : « son profil -- élue socialiste dans le cinquième arrondissement de Paris, mère homosexuelle d'un enfant et ayant pris des positions pro-IVG -- lui a attiré les foudres de plusieurs sites d'extrême droite, et quelques réactions dubitatives au sein de l’Église ». Peine perdue, le problème est bien plus profond...

Seule Aleteia relie le jamboree, les SGDF et la Foi, en mentionnant dès le titre 94 nouveaux confirmés et en posant des questions aux membres du rassemblement sur leurs expériences religieuses : « pour ceux qui sont SGDF depuis leurs 8 ans, le "scoutisme est en lui-même une forme de catéchèse". D’ailleurs, la plupart des jeunes confirmands ont répondu à un appel qu’il n’aurait pas forcément entendu autrement : "un grand nombre n’aurait pas vécu cette démarche si nous ne l’avions pas proposé" explique le couple accompagnateur qui se réjouit beaucoup de voir que 94 ont fait ce choix et qui semblent légitimer le positionnement de ceux qui se qualifient de "mouvement d’accueil".

Ceux qui voulaient être confirmés ce 26 juillet devaient s’inscrire avant la fin de l’année 2024 puis être accompagnés individuellement par un Cléophas, nom donné aux accompagnateurs spirituels aux SGDF. Tous se sont ensuite retrouvés à la Pentecôte pour une retraite à Boran-sur-Oise chez les sœurs de la Sainte Croix de Jérusalem. Parce que l’ordre religieux est né des intuitions du père Jacques Sevin, fondateur du scoutisme catholique en France ».

Mais Aleteia est bien seule à en parler. Les fiches défis rédigées par le mouvement – en écriture inclusive – sont d'une toute autre tonalité. Ainsi, le défi « parcours de migrant-e-s » invite à «découvrir le parcours réalisé par un migrant qui quitte son pays pour se reconstruire une vie […] pour mieux comprendre leur chemin et les aider à s'intégrer dans notre société ».

La dérive des SGDF est d'abord subie par les riverains

Cette presse laudative des efforts écolos des scouts et guides de France aura omis une fois de plus le calvaire vécu par les riverains du château de Jambville depuis quelques années – depuis 2021, à l'affut peut-être de nouveaux revenus, les SGDF mettent leur domaine de 52 hectares, dont ils disposent depuis 1952, à disposition de nombreux événements et les voisins n'en peuvent mais.

« En 2021, la direction du château a commencé à louer les lieux pour de l’événementiel tout au long de l’année : Service national universel (SNU), séminaires, week-ends d’intégration de grandes écoles. «?Chaque semaine et chaque week-end quasiment il se passe quelque chose?», affirme, les nerfs en pelote, Sandrine Decamp, riveraine en prise directe avec le parc. Réunis en collectif, ces habitants du village, qui ont fait déplacer de nombreuses fois les gendarmes, dénoncent un «?bazar perpétuel?», lié à la sono, à des chants et à des cris de gens qui festoient. Sur un groupe Facebook, ils répertorient, notamment au moyen de vidéos, ce qu’ils qualifient «?d’excès?».

Quant aux scouts, ils semblent avoir moins de tenue que par le passé – mais sont couverts par le mouvement face aux riverains, quitte à travestir quelque peu la réalité voire à prendre les voisins du domaine pour des ânes  : « en attestent les images postées sur le réseau social. Mi-avril, lors d’un rassemblement scout, un petit groupe aurait lancé des «?ta gueule?» sous forme de chant après que Sandrine Decamp a passé une tête au-dessus du mur de sa propriété pour obtenir le silence. «?Je l’ai signalé par message à la directrice du château. Elle m’a répondu qu’ils criaient cratère, pour un jeu, et non ta gueule. Je suis à bout. Un jour, je vais y aller et j’ai peur de faire du mal à quelqu’un.?»

Une dérive LGBT et de gauche depuis des années

Le refus en 2018 des Scouts et guides de France de participer au vote du CESE sur l'euthanasie, comme deux autres mouvements jadis chrétiens en pleine dérive gauchiste, le MRJC – dont le programme est carrément écrit en écriture inclusive – et la JOC, avait déjà suscité un malaise.

Tout comme la position des SGDF qui refusaient de se positionner en raison d'un désaccord dans le CESE : « Représentés au CESE, les Scouts et Guides de France ont donc, du fait de cette ambivalence, fait le choix de ne pas prendre part au vote, choix fait en concertation avec les autres organisations catholiques de jeunesse […] Hélas, depuis trois jours, ce choix a été présenté comme un silence approbateur de l’euthanasie. Une fois encore, un simplisme binaire s’est imposé. Il n’a fait que semer le doute et la discorde parmi les chrétiens. Les Scouts et Guides de France sont un mouvement qui débat beaucoup en interne. Aucune position officielle n’est prise tant que le débat n’a pas eu lieu. En tant que mouvement d’éducation, nous sommes, bien entendu, concernés par les questions touchant à la vie. Nous préférons donner des clés pour réfléchir plutôt que de dire à la place des jeunes ce qu’ils doivent penser ».

En 2019, lors d'un précédent jamboree, les jeunes ont remis une lettre au ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer qui y était passé : « 5 thématiques sont listées dans cette lettre : éducation pour tous, la cause LGBT, l’environnement, l’égalité des chances, le harcèlement scolaire. Mgr Malle, évêque de Gap, a réagi sur Twitter : Triste que l’idéologie des LGBT soit présente dans le rassemblement des SGDF ».

Peu après, Marie Mullet-Abrassart, présidente du mouvement, donne une interview à la Croix où elle refuse carrément de trancher entre l'erreur et la vérité, ou de défendre les engagements catholiques éthiques et familiaux : « nous éduquons des citoyens heureux, utiles, actifs, artisans de paix. Eh bien dans « citoyen », il y a la question de la vie dans la société. Mais nous estimons en effet que certains sujets sociétaux ne sont pas dans notre champ de compétence. Notre rôle est alors de donner des éléments pour que les jeunes se construisent un avis éclairé. Nous sommes un mouvement d’Église et pour nous, la doctrine sociale de l’Église est l’un de ces éléments, il n’est pas le seul mais il est central. Et ce n’est pas notre rôle d’éducateurs de prendre parti contre le mariage homosexuel, l’avortement, la GPA – ni de les promouvoir, évidemment. Nous pouvons inciter à réfléchir mais ce n’est pas à nous d’imposer ce qu’il faut penser ».

En revanche, visiblement, imposer que penser en matière politique fait partie de ses engagements : « si on baisse les bras, si on s’en va, on laisse l’Église à ses extrêmes. Et moi, Marie, je ne veux pas laisser l’Église aux extrêmes […] Je voudrais aussi contribuer à faire vivre ensemble les diverses sensibilités, pour une Église une, universelle et en même temps riche de sa diversité. Ce n’est pas en devenant une Église dogmatique et qui prône une vérité parfois avec maladresse, que l’on parviendra à faire vivre ces différents courants ».

Et toujours dans cette volonté presque laïque, de reconnaître que les SGDF ne poussent pas les jeunes à aller à la messe, sous prétexte d'ouverture : « des groupes sont très assidus, d’autres pas, il y a de la place pour l’expression des doutes, qui me semble faire partie de la foi. Dans notre volonté d’ouverture, il faut accepter ces différences. Des groupes sont très assidus, d’autres pas, il y a de la place pour l’expression des doutes, qui me semble faire partie de la foi. Dans notre volonté d’ouverture, il faut accepter ces différences ».

En 2021, quand le dominicain Yves Combeau écrit l'histoire du scoutisme catholique dans la seconde moitié du XXe siècle, et notamment brocarde l'éloignement des SGDF des engagements catholiques, les aumôniers des principaux mouvements scouts dont les SGDF s'insurgent directement auprès de Mgr Bozo, alors évêque accompagnateur des mouvements scouts.

«  Les Scouts et Guides de France (SGDF) se voient particulièrement attaqués, suite à leur abandon de la méthode scoute traditionnelle (non-mixité, système des patrouilles notamment) et surtout en raison de leur éloignement de la foi catholique. Page 342, l’auteur demande sir les SGDF sont réellement « un mouvement catholique ? » « Ce dernier point, celui de la nature chrétienne du mouvement, est peut-être le plus difficile ». De fait, rares sont les groupes SGDF qui proposent la pratique des sacrements au cours des activités… »

En 2022, Marine Rosset arrive dans le conseil d'administration des SGDF et l'idéologie du genre dans le mouvement : « Chez les scouts et guides de France, dont la mixité remonte à 2004, le mouvement explique évoluer avec la société. Louis se réjouit : « Un de nos jeunes est en transition, je ne connaissais pas de personne trans, mais j’ai fait l’effort pour qu’il se sente bien intégré au groupe, de l’appeler Léo aussi. Au début, je réfléchissais dix fois aux mots employés pour ne pas le blesser ou le genrer au féminin : nous ne sommes pas déconnectés des enjeux de la jeunesse ! »

Pour aller encore plus loin, son groupe a décidé de créer « une safe place », poursuit-il sans masquer sa fierté. De même avec le wokisme, qui a fait son apparition dans la version 2023 du calendrier. Parmi les choix éditoriaux du calendrier, on retrouve des messages de la militante écologiste Greta Thunberg, de l’écrivain américaine défenseur des minorités Angela Davis ou encore de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela. Tous militent pour l’ouverture à la différence ».

Et en 2023, très logiquement dans cette dérive mortifère, les SGDF soutiennent la journée contre l'homophobie : « à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, les Scouts et Guides de France réaffirment leur refus des discriminations et des violences contre les personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre ».

Dans ces conditions, l'élection de Marine Rosset à la tête des scouts et guides de France – et le fait qu'elle reste au CA après sa démission ne sont pas un accident de parcours, mais la conséquence d'une dérive mortifère d'un mouvement chrétien qui a perdu ses racines en voulant être adoubé par le monde...

L'Eglise n'est pas une ONG comme les autres, rappelle le cardinal Sarah

Quand on voit les activités que font les Scouts et Guides de France, à travers la presse locale, la Foi y tient une place très faible. En 2016 les SGDF soutiennent la publication d'un numéro de la revue Projet sur la montée de l'extrême-droite en France. En juillet 2025, la Croix couvre un camp des SGDF près de l'abbaye de Landévennec, et ses « réponses concrètes face à l'éco-anxiété » ou son thème « de la protection du littoral ».

En avril dernier, cent membres du mouvement ont invité l'ex-présidente du GIEC, Valérie Masson-Delmotte, au château de Jambville, pour leurs « assises de l'adaptation au changement climatique » où ils ont valorisé leur « organisation de camps low-tech », c'est sans doute ainsi qu'on appelle les tentes et la cuisine au feu de bois. A force de multiplier les assises, l'on frôle la correctionnelle...

A Bressuire, le groupe Robert Frouin des SGDF a « organisé un week-end de rassemblements les 14 et 15 juin […] dans l'univers d'Astérix et d'Obélix […] autour du projet éducatif du mouvement : autonomie, esprit d'équipe, engagement et découverte de la nature ». Ce ne sont plus les Romains qui sont fous...

A Saint-Vaast la Hougue les scouts et guides de France aident une association à fabriquer des bacs à marée en palettes, pour récupérer les déchets marins, le 17 juillet dernier. A Besançon en 2021 ils collectaient des vêtements pour la pastorale des migrants. D'autres ont accueilli des « mineurs étrangers isolés » dans leurs camps en 2019 et 2021. A Saint-Jodard dans la Loire, quatre scouts ont rénové la bascule et la grille de l'école – pas même une croix de chemin ou une chapelle. A Guidel dans le Morbihan l'objectif du camp est de « sensibiliser les jeunes sur l'importance de la biodiversité. Et à Saint-Amand Montrond, le grand projet des scouts de France selon l'article laudateur de l'Echo du Berry est « une carriole qui a parcouru les rues de Saint-Amand pour proposer et échanger des cadeaux dans un esprit de fraternité ».

Quand il y a une messe, la mention est reléguée à la dernière ligne, à la fin des camps, loin des yeux et du cœur. Impossible de trouver des camps où les scouts et guides de France s'occupent du patrimoine religieux, et rares sont ceux où ils viennent en aide à la population sous le seuil de pauvreté – un français sur six selon les statistiques de 2024, ça devrait pourtant occuper de nombreux scouts. Bref, les scouts de France semblent avoir mis la Foi de côté – et la loi scoute, le père Sevin ou encore plus Michel Menu, pour être devenus une ONG comme une autre.

Précisément ce que le cardinal Sarah a dénoncé à Auray dans une homélie aussi pêchue que écoutée devant près de 25.000 pèlerins, pour les 400 ans des Apparitions, le 26 juillet dernier :

« Trop souvent en Occident, on présente la religion comme une activité au service du bien-être de l'homme. La religion est assimilée à des actions humanitaires, à des actes de bienfaisance, d'accueil des migrants et de sans-abris, à la promotion de la fraternité universelle et de la paix dans le monde. La spiritualité serait une forme de développement personnel. Elle serait là pour apporter un peu de soulagement à l'homme moderne tendu vers ses activités politiques et économiques habituelles. Même si ces questions sont importantes, cette vision de la religion est fausse ».

Encore faut-il que les scouts et guides de France sortent de l'erreur dans laquelle ils semblent se vautrer avec passion, gaspillant la « conversion intérieure, l’humilité, l’esprit de service et une relation profonde avec le Christ » encensés par le Pape Léon XIV chez les jeunes scouts. Il est plus que temps d'en finir avec le gâchis spirituel et la négation de la Foi, pour renouer avec les racines du scoutisme catholique. Dans le cas contraire, qui peut encore soutenir que les Scouts et Guides de France sont un mouvement catholique ? Qui peut induire en erreur les parents, les jeunes, et gaspiller les ressources des diocèses ?

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