Notre lettre 950 publiée le 8 août 2023

QUELQUES TEMOIGNAGES
DE PELERINS
DE COVADONGA



Tout à la fin du pèlerinage de Covadonga que nous présentions dans notre lettre précédente, notre ami Pedro a rencontré quelques pèlerins. Il nous livre ici un petit florilège de ces très édifiantes conversations dont nous avons tiré quelques réflexions.


1 - CONVERSATION AVEC GABRIEL UN POLICIER DE 28 ANS


Pedro Cortés de la Vega : Comment avez-vous connu la liturgie traditionnelle ?

Gabriel : Par un ami qui m’a invité à participer l’an dernier à ce pèlerinage : Je ne connaissais rien de tout ce que j’ai découvert ; ni la liturgie ni toutes ses implications théologiques ou morales mais j’ai été totalement saisi et séduit et depuis, malgré mes occupations professionnelles qui me rendent un peu nomade, je cherche à assister tous les dimanches à des célébrations traditionnelles et je suis revenu cette année à Covadonga.


Pedro Cortés de la Vega : Et alors ?

Gabriel : C’est une expérience extraordinaire ! Autant par la beauté des cérémonies que par l’esprit chaleureux et fraternel qui règne parmi les groupes comme si nous étions des amis de toujours alors que pour la plupart nous ne nous connaissons que d’hier.


Pedro Cortés de la Vega : Vous avez envie de faire partager cette découverte ?

Gabriel : Sans aucun doute et d’ailleurs je l’ai déjà fait cette année en y faisant venir un couple d’amis qui ont marché avec moi, qui sont tout à fait épuisés… mais qui veulent déjà revenir l’an prochain !


Pedro Cortés de la Vega : Comment présenteriez-vous la liturgie traditionnelle ?

Gabriel : Un peu comme le ciel sur la terre : de la beauté, du silence, à genoux devant Dieu en lui présentant nos faiblesses loin du monde et du bruit.


2 - CONVERSATION AVEC TERESA UNE ENSEIGNANTE DE 32 ANS


Pedro Cortés de la Vega : Quelles sont vos impressions à la fin de ce pèlerinage ?

Teresa : Je n’ai pas de mots... Pour moi tout ce que je vis est un cadeau de Dieu... Peut-être que l’organisation pourrait être un peu améliorée mais dans tous les cas je reviendrai l’année prochaine !


Pedro Cortés de la Vega : Qu’est-ce qui vous a attirée vers la liturgie traditionnelle ?

Teresa : La ferveur, le recueillement, le silence… Pour moi c’est une paix intérieure. Bien que catholique, je crois que si je ne l’avais pas rencontrée j’aurais cessé de pratiquer.


Pedro Cortés de la Vega : Vous connaissez la liturgie depuis longtemps ?

Teresa : Pas du tout. Je l’ai découverte par hasard à Madrid et au début j’étais à la fois un peu déboussolée et en même temps impressionnée. C’est tellement profond. Je n’arrivais pas à suivre sur mon missel mais rapidement je me suis aperçue que ce n’était pas l’essentiel et qu’il me suffisait de me trouver là et de participer avec mon cœur et mon âme... et puis petit à petit tout est rentré dans l’ordre si je puis dire.


Pedro Cortés de la Vega : Vous faites partie d’un groupe désormais ?

Teresa : Tout à fait nous nous retrouvons pour parler, pour étudier et prier. J’ai l’impression de redevenir une enfant qui a soif d’apprendre.


3 - CONVERSATION AVEC DIEGO UN ARTISTE-PEINTRE DE 48 ANS


Pedro Cortés de la Vega : Comment avez-vous connu le pèlerinage ?

Diego : D’une manière étonnante. J’habite à Oviedo et voilà que l’an dernier je vois arriver vers moi une file de jeunes avec des bannières en train de chanter des cantiques. J’ai été ébahi car je n’avais jamais vu cela je les aurais bien suivis un instant mais comme ils avançaient vite et je ne pouvais pas discuter avec eux mais une jeune femme qui semblait faire la circulation me dit où ils s’arrêteraient le soir. Et bien vous ne le croirez pas, comme j’en ai été surpris moi-même, mais en fin d’après-midi je suis allé les retrouver pour parler avec eux.


Pedro Cortés de la Vega : Et alors ?

Diego : Ils étaient fatigués mais nous avons parlé jusqu’à assez tard. J’étais troublé car j’entendais des jeunes personnes me dire avec conviction ce que j’avais déjà entendu enfant ma grand’mère me dire... Et je leur ai donné rendez-vous le surlendemain à Covadonga.


Pedro Cortés de la Vega : Et vous y êtes allé ?

Diego : Tout à fait et deux jours plus tard j’ai assisté à leur messe à Covadonga. J’ai été époustouflé. Je ne me reconnaissais pas moi-même. C’était une rencontre avec quelque chose de grand, de sublime. Je me suis confessé à un prêtre – je ne l’avais pas fait depuis plus de trente ans.


Pedro Cortés de la Vega : Et alors...

Diego : Le plus difficile a été de convaincre ma femme qui pour sa part était restée un peu pratiquante et qui au départ ne comprenait pas ce qui m’arrivait. Mais j’ai réussi à la faire venir au pèlerinage de cette année et je crois qu’elle a été aussi remuée que moi. En tout cas nous nous sommes engagés à participer à l’organisation du pèlerinage de l’année prochaine et peut-être que ce sera plus facile pour moi car je crois que je n’ai plus l’âge des exploits sportifs mais je veux continuer à y participer.


4 - CONVERSATION AVEC JUAN UN ETUDIANT DE 23 ANS


Pedro Cortés de la Vega : Comment avez-vous découvert le pèlerinage ?

Juan : Très curieusement c’est mon confesseur habituel qui me l’a fait découvrir en me mettant en garde contre ce pèlerinage que je ne connaissais pas. Cela m’a surpris et je me suis renseigné à son sujet et ainsi j’ai participé en curieux au pèlerinage de l’année dernière. Ce ne serait pas excessif de vous dire que j’ai été enthousiasmé par les trois jours de marche et de prière que j’ai passés avec le chapitre qui m’avait accueilli.


Pedro Cortés de la Vega : Avez-vous reparlé de ce sujet avec votre confesseur ?

Juan : Tout à fait et j’ai été surpris de sa dureté. Selon lui j’avais fait une mauvaise chose et je devais me séparer de ces gens-là ou « j’allais perdre la Foi. »


Pedro Cortés de la Vega : Que lui avez-vous répondu ?

Juan : Que je ressentais tout à fait le contraire de ce qu’il me disait et que jamais ma Foi n’avait fait une pareille rencontre. J’estimais qu’il devait m’en dire plus s’il voulait me convaincre mais il n’a rien su me dire d’autre que de suivre ses conseils… et d’obéir. Comme je souhaitais d’abord être convaincu et qu’il ne savait pas le faire… j’ai changé de confesseur.


Pedro Cortés de la Vega : Quelle a été le « plus » de votre découverte ?

Juan : La liturgie bien sûr ! Sans la connaitre j’ai tout de suite été séduit par sa grandeur et plus encore car elle correspondait à ma foi catholique. En fait j’y ai découvert ce que je ne cherchais pas mais qui me manquait pour nourrir mon âme.


5 – CONVERSATION AVEC MARIA ETUDIANTE DE 21 ANS


Pedro Cortés de la Vega : D’où venez-vous ?

Maria : Je suis étudiante à Valence et c’est à l’université que j’ai rencontré des amis qui m’ont fait découvrir la liturgie traditionnelle : ils me dirent ensuite que j’y étais prête car je fulminais souvent sur les messes des étudiants qui étaient d’une banalité et d’une pauvreté pathétique au point que j’avais un peu honte de m’y retrouver. On aurait pu croire assister à des offices pour de tout jeunes enfants auxquels on parlerait comme à des niais. C’est comme cela que l’on m’a invité à assister à une messe traditionnelle solennelle.


Pedro Cortés de la Vega : Que s’est-il passé ?

Maria : Je croyais avoir une petite idée de ce que pouvaient être des cérémonies solennelles en latin car il y a plusieurs années j’y avais déjà assisté lors d’un pèlerinage familial à Rome mais cette fois-ci ce fut tout à fait différent notamment en raison du silence qui planait sur cette assemblée pendant toute la célébration. J’ai eu l’impression que pour la première fois j’avais l’occasion de me retrouver devant le seigneur s’immolant sur la croix. Cela a été très dur mais je n’ai pu alors retourner dans d’autres messes.


Pedro Cortés de la Vega : N’exigerez-vous pas ?

Maria : Pas du tout. J’ai rencontré avec la liturgie traditionnelle une manière de prier franche et adulte où toute ma personne, mon corps et mon âme, se sont impliqués avec intelligence. Pour rien au monde je ne m’en séparerais aujourd’hui. Il y a bien la question du latin mais pour nous espagnols ce n’est pas un problème.


Pedro Cortés de la Vega : Et le pèlerinage ?

Maria : C’est la seconde fois que je participe au pèlerinage. C’est un moment étrange fait d’amitié et de chaleur humaine mais aussi un moment très fort de pénitence. Je crois que c’est un moment unique que je désire partager avec tous ceux qui autour de moi se nourrissent d’une sorte de bouillie inconsistante. D’ailleurs, avec mes amis de Valence, nous avons invité trois nouveaux pèlerins et nous espérons faire beaucoup mieux l’année prochaine en créant un groupe de prière qui se réunira tout au long de l’année.


REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE


1 – En Espagne, tout comme en France, les fidèles qui rencontrent la liturgie traditionnelle ressentent comme un choc : ils découvrent un univers nouveau, celui de l’essentiel de la foi catholique.

2 – C’est par « hasard », mais le plus souvent par le biais d’amis, que se fait cette rencontre nous confirmant l’importance du zèle missionnaire que doit bruler dans le cœur de tous fidèles.

3 – Le cas de Juan est une bonne illustration du fait que les persécutions entreprises contre l’usus antiquior ne font que faire connaitre à un nombre toujours plus important de fidèles ce trésor de l’Eglise.

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